Si je m’attendais à un drame de la même trempe que Marie-Antoinette de Sofia Coppola, il n’en sera finalement rien. Même si on voit Kate Winslet lutter pour mener à bien son projet, au début du film, on ne peut pas dire que Les Jardins du Roi joue vraiment dans la même cour que son « homologue » américain.
Pour moi, il s’agit surtout de l’histoire d’une femme qui doit se battre avec ses vieux démons, en plus d’être tiraillée entre son attirance pour son « supérieur » et sa conscience. Un récit tout à fait moderne, voire intemporel, s’il ne se déroulait pas durant l’époque de la Renaissance. Et un nouveau rôle fait sur-mesure pour Kate Winslet : une femme esseulée, mais suffisamment forte pour s’en sortir. Un rôle où elle excelle, évidemment. Mais il serait vraiment temps pour elle de sortir de son confort d’actrice, pour s’essayer à d’autres genres (bien qu’elle l’ait déjà fait dans la saga Divergente et dans Movie 43). En revanche, je dis bravo à Matthias Schoenaerts pour sa « reconversion » : habitué à le voir dans des rôles de « bad boy« , il m’a plus que surpris ici. De même que ça me fait bizarre de voir Alan Rickman jouer un autre personnage que celui de Severus Rogue. Enfin, Stanley Tucci fait du Stanley Tucci, comme toujours.
Le scénario, lui, est convenu et scolaire, même si on se plaît, d’une part, à voir ces deux amants se tourner autour, malgré les interdits de l’époque et, d’autre part, à suivre la construction du fameux bosquet des Rocailles (et quand on voit le résultat final, on peut se dire que ce fut un chantier long et périlleux !).
J’ai beaucoup aimé ce film historique gentillet, au final, même si peu de risques ont été pris par Alan Rickman.