Au début, je me fichais éperdument de la sortie de ce film. À vrai dire, les films de guerre, ce n’est pas trop mon truc. Pourtant, derrière la caméra, c’est le réalisateur Sam Mendes (qui a notamment fait l’excellent Skyfall et Les Noces Rebelles). Mais même, son nouveau long-métrage 1917 ne me disait rien. Puis, quand j’ai entendu les nombreux avis positifs à son sujet, je me suis laissé tenter par la chose. Il en résulte ainsi un film très bon sur le plan technique, mais faiblard sur le plan scénaristique.
Je vais commencer par le gros point positif indéniable de 1917 : son montage. J’ai lu à droite à gauche que le film valait le coup rien que pour ça. Et en effet, malgré que ce soit un faux plan-séquence, le rendu est excellent (même si les coupures sont facilement repérables). Personnellement, ça m’a même permis de me plonger vraiment dans l’histoire, au côté du personnage principal. Comme lui, on découvre ce qui se passe au fur et à mesure que le temps avance, ce qui nous donne un vrai sentiment d’immersion.
Au niveau du casting, le jeune George MacKay porte le film à merveille sur ses épaules. Son collègue Dean-Charles Chapman ne démérite pas non plus un seul instant. Ces deux-là sont très talentueux, en tout cas. Par ailleurs, j’ai aimé le fait que Sam Mendes caste des jeunes acteurs inconnus au bataillon (sans mauvais jeu de mots), pour qu’on puisse s’identifier davantage aux personnages. S’il avait choisi des acteurs connus, l’expérience n’aura pas été la même me concernant. En tout cas, bravo à eux deux, car ils ont su relever le challenge avec brio !
Avant de passer à ce qui m’a turlupiné (le scénario), je mentionne la bande originale composée par Thomas Newman, qui m’a beaucoup marqué. Elle n’était pas simplement là pour illustrer le film : elle allait de pair avec ce dernier. La mise en scène est également très efficace, en dépit du troisième acte qui part un peu dans tous les sens (même si c’est la guerre, qu’il y a eu plein d’explosions, tout ça). Ce qui m’amène au point susmentionné qui m’a quelque peu fâché.
Le scénario est beaucoup trop simpliste. Bon, avec un concept comme celui-là, c’était difficile de proposer un scénario bien plus étoffé. Le personnage principal a pour mission de se rendre d’un point A à un point B, ni plus, ni moins. Et parce qu’il faut quand même de l’action, on va lui mettre des bâtons dans les roues. Autant les deux premiers actes ne sont pas too much niveau péripéties — il y a ce côté « intimiste » qui est plaisant à regarder —, autant je trouve que Sam Mendes a beaucoup trop abusé du côté « grand spectacle » dans le dernier acte. J’y ai d’ailleurs trouvé beaucoup de facilités scénaristiques, ce qui m’a fait sortir du film.
En résumé, je suis donc partagé sur 1917 de Sam Mendes. Autant techniquement, je n’ai rien à lui reprocher et je reconnais que le réalisateur a fait un boulot monstre. Autant scénaristiquement, j’aurais aimé qu’il y ait une plus grosse prise de risque (même si on ne lorgne pas trop non plus vers le manichéisme à outrance). Mais bizarrement, c’est un long-métrage que je reverrai avec plaisir.