[CINÉMA] 10 Cloverfield Lane

10 Cloverfield Lane (2)

Cloverfield premier du nom avait été une déception pour moi, car survendu par les médias à mon goût. Sa « suite » 10 Cloverfield Lane ne me disait rien qui vaille, mais le bouche-à-oreille positif a eu raison de moi. Je m’attendais alors à une suite directe du premier film, or les deux épisodes sont parfaitement dissociables l’un de l’autre… ce qui n’est pas plus mal.

Le seul gros défaut qu’on peut trouver à 10 Cloverfield Lane est sa lenteur à poser le cadre de son histoire. Et c’est aussi sûrement sa plus grosse qualité. Car plus le film avance, plus la tension et l’action montent crescendo. Et ça, on le doit au scénario, à la mise en scène et au jeu des trois acteurs, qui ont la lourde tâche de capter notre attention durant 1h43 non-stop. Et ça marche !

Si les vingt premières minutes paraissent être tirées par les cheveux (genre la fille qui a l’idée soudaine de se fabriquer une lance en bois avec ses deux cannes et la clé de ses menottes) et que les personnages sont stéréotypés dès leur « entrée sur scène », ce petit monde s’avère être très attachant, en fin de compte.
On commence avec Emmett (John Gallagher Jr.), qui est l’atout comique et décomplexé du groupe. C’est un peu le « compagnon de cellule » qu’on aimerait avoir durant ces moments d’angoisse et d’isolement, celui qui relativise quand tout va mal.
Ensuite, il y a Howard (John Goodman), l’incarnation même de l’ambivalence. Avec lui, on ne sait jamais trop sur quel pied danser. On ne connaît pas du tout ses véritables intentions, bien que ses répliques puissent nous guider de temps à autre. Goodman est ainsi génial dans ce rôle d’homme qu’on a tout sauf envie de contrarier, si vous voyez ce que je veux dire…
Enfin, il y a notre héroïne, Michelle, incarnée par Mary Elizabeth Winstead. Celle à qui on s’identifie, puisque que c’est elle la narratrice de l’histoire. L’actrice se glisse aisément dans la peau de cette femme qui est paumée et ne sait à qui elle doit faire confiance. La mise en scène et son jeu rendent ainsi l’histoire plus vivante et plus réaliste.

10 Cloverfield Lane (1)

Car Dan Trachtenberg (le réalisateur) a su incorporer du réalisme à son œuvre, que ce soit dans la partie huis-clos comme dans les vingt dernières minutes (avec cette histoire d’extra-terrestres qui viennent envahir notre monde). Par ailleurs, je crois que si le film s’était appelé autrement et que la bande-annonce n’en avait pas révélé la fin, la surprise aurait été clairement plus grande. Mais en dépit de cette séquence attendue, le suspense est bien présent et l’angoisse également : on stresse durant chaque seconde pour Michelle, on a peur qu’elle ne s’en sorte pas. De ce côté-là, le scénario réussit parfaitement son coup, tandis que le changement de narration et de réalisation se fait également très bien.
C’est-à-dire que, durant cette dernière partie, la caméra de Trachtenberg fait un clin d’œil sympathique à celle de Matt Reeves dans Cloverfield : des mouvements « dynamiques » qui font penser à la caméra à l’épaule qui accompagnait les personnages à New York à l’époque. L’effet procuré est plus efficace et, surtout, plus crédible. On n’en sait peut-être toujours pas beaucoup sur cette invasion extra-terrestre, or elle s’incorpore bien au reste. Et la fin laisse présager une suite qui, je l’espère, verra le jour !

10 Cloverfield Lane est une très bonne surprise qui, fort heureusement, n’a rien à voir avec son prédécesseur. C’est même un opus qui se suffit à lui-même dans la saga, puisqu’il n’a aucun lien (ou presque) avec celui de 2008.
Un succès critique plus que mérité.

En bonus : La bande originale composée par Bear McCreary et les trois chansons du juke-box mettent vraiment dans l’ambiance !

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