Pour cette troisième édition de « Critiques Express », je me penché sur trois nouveaux albums, à ne pas manquer en ce mois de Mai. Au programme : En t’attendant de Mélanie Laurent, Juste comme ça de Mickaël Miro et le premier album éponyme de Matthew Morrison.
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Mélanie Laurent, En t’attendant
Quand une actrice décide de devenir chanteuse le temps d’un album, ça fait beaucoup de bruit et les gens sont très curieux. Honnêtement, voir Mélanie Laurent passer par cette case était inattendu, comme Charlotte Gainsbourg en son temps. J’ai trouvé son premier single, En t’attendant, plutôt bon, alors je m’attendais à un album audacieux.
Le résultat final est loin d’être mauvais, mais j’aurais voulu quelque chose de moins consensuel. Quand j’écoute En t’attendant (l’album), je ne peux pas s’empêcher de penser à Gainsbourg (la fille) et ses mélodies sombres et rêveuses. Sauf que Mélanie n’a pas CE truc que Charlotte a pour séduire. Néanmoins, une certaine personnalité propre se dégage de ces douze titres, qui sont aussi doux que mélancoliques. La ligne directrice qui les relie, d’ailleurs, tous entre eux n’est brouillée à aucun moment.
J’aime particulièrement Début (l’instrumental d’ouverture, qui fait beaucoup penser aux compositions d’Alexandre Desplat), Circus, Kiss (le titre radiophonique qui est un peu à part), Je connais, Uncomfortable et Papa. Je suis moins séduit, par contre, par Everything You’re Not Supposed To Be, trop banal et ennuyeux, comme le reste des titres.
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Mickaël Miro, Juste comme ça
Il y eu deux révélations majeures sur la nouvelle scène française cette année : Guillaume Grand (et son insipide Toi et Moi) et Mickaël Miro. C’est ce dernier qui l’a emporté, avec l’entêtant L’horloge tourne et ses « Dam, dam, deo, oh, oh, oh ! » C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai écouté son premier opus, Juste comme ça.
Et que dire, à part que Mickaël redonne naissance à la chanson française, qui était poussiéreuse depuis un certain temps. Ces onze titres sonnent comme un agréable vent de fraîcheur dans mes oreilles, soit la bande originale idéale pour l’été à venir (à côté de l’album de Jennifer Lopez).
Chaque chanson a son propre univers, tout en ayant une écriture poétique et ciselée. Aucune n’est à jeter et, d’ailleurs, peu sortent vraiment du lot. J’apprécie tout particulièrement : L’horloge tourne, Écrire quand même (qui aurait dû être le second single), La lune s’en fout et Dans les bras de personne. Je trouve également rigolote Mon amour de dictateur et touchante Mon père.
À noter le très bon duo avec Natasha St-Pier (qu’on n’avait plus entendue depuis longtemps), Juste comme ça.
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Matthew Morrison, Matthew Morrison
Profitant de la vague à succès de la série Glee, Matthew Morrison (ou Will Schuester) sort son premier album solo. Après avoir écouté le premier extrait, Summer Rain (tout droit sorti d’un vieux tiroir de Jason Mraz), j’avais peur d’avoir affaire à un disque en retard sur son temps. Still Got Tonight m’a néanmoins rassuré, mais est-ce pour autant que Matthew Morrison (le titre de l’album) est exceptionnel en soi ?
Non, bien sûr, et c’est d’ailleurs le seul gros reproche que je pourrais faire au chanteur : ne pas tenter, une seule fois, de s’éloigner du style musical qui a fait sa renommée mondiale. Mis à part ça, je me régale à l’écoute de ces dix titres inédits.
Les reprises sont assez réussies, en particulier Let Your Soul Be Your Pilot et Somewhere Over the Rainbow (en compagnie d’une Gwyneth Paltrow en forme), de même que la plupart des inédits (Still Got Tonight, Hey, It Don’t Matter to the Sun). Reste l’infâme Don’t Stop Dancing, qui n’a vraiment rien à faire là.
Matthew Morrison, c’est un peu l’équivalent de Céline Dion au masculin, que j’attendais personnellement depuis des lustres.