La dernière fois que j’ai vu Whitney Houston, c’était dans Télé Poche (LE magazine culturel de référence, HAHAHA !), avec une photo peu élogieuse. À vrai dire, j’avais plus l’impression de voir un squelette avec de la paille sur la tête en guise de cheveux. Ça devait être en 2003 ou 2004… Aujourd’hui, quand on voit la nouvelle Whitney, on a du mal à croire qu’il y a quelques années, elle ne ressemblait plus qu’à une clocharde, bonne pour vivre parmi les ordures. Et la voir de retour, plus forte que jamais, ça fait quand même bien plaisir !
Ce retour, elle le doit à I Look to You, un album sans prétention qui sert juste à la remettre sur les rails. Une manière de dire : « Regardez ! Je suis toujours là et je n’ai pas changé d’un poil ! ». Et même si ce nouvel opus n’a pas l’étoffe du magistral My Love Is Your Love, Whitney chante avec son cœur. On aura donc beau dire qu’elle a perdu sa voix originelle (ce qui n’est pas totalement vrai, puisqu’à chaque nouvelle performance, elle la récupère un peu plus), l’émotion est toujours là, et c’est ça qui le plus important !
Dans chacun de ces onze nouveaux titres, on sent qu’elle a quelque chose à nous dire, puisque c’est SA vie qu’elle nous raconte. Les derniers événements dramatiques qui l’ont chamboulée, elle les dévoile ici avec force et sincérité. Alors on danse, on pleure et on chante avec elle. Particulièrement dans For The Lovers (ma préférée de l’album) où, à la manière d’un Michael Jackson à l’époque de Dangerous, Houston interprète d’une voix énervée et énergique cet hymne amoureux surpuissant. De même dans A Song for You, mélange de piano et de dance tout droit sortis des années 90, qui nous rappelle les belles années de la chanteuse, celles où elle était à l’apogée de sa gloire. D’ailleurs, beaucoup de titres d’I Look To You semblent eux aussi dater d’époques musicalement révolues. Sauf que Whitney parvient, en quarante-cinq minutes, à ressusciter les années 80, 90 et le début des années 2000.
Par exemple, Like I Never Left (excellent au passage) aurait très bien pu figurer sur Just Whitney. Alors que Million Dollar Bill (une chanson qui nous donne la joie la vivre) aurait pu sortir durant les années 80, à l’heure où la diva démarrait sa carrière. C’était donc bien là le but de Clive Davis : nous rendre nostalgiques d’une période qui n’est pas forcément ringarde. Bon, c’est sûr : on n’écoutera plus ce disque comme maintenant dans quelques années, contrairement à un My Love Is Your Love toujours aussi moderne, et ce même dix ans après sa sortie. En attendant, on aime écouter et réécouter inlassablement le très beau I Look To You, ou encore le puissant Nothin’ But Love. On se prend également à chantonner sur Call You Tonight ou sur I Got You. Seule déception pour Worth It, qui ressemble à Bye Bye de Mariah Carey. Sans intérêt donc.
Ce retour aux sources semble être ainsi pour Whitney le moyen de se refaire une image et une crédibilité auprès du public et des médias. Le véritable come-back se fera donc au prochain album de la diva. Car même après tant d’années d’absence, elle reste une diva, avec la classe et la grâce qui vont avec.