La première écoute m’avait à moitié convaincu. Aujourd’hui, Travelling like the Light est en passe de devenir un de mes albums de chevet. Si bien que je n’arrive pas toujours pas à comprendre comment cette perle de la musique contemporaine a-t-elle pu flopper au Royaume-Uni, là elle aurait pourtant pu cartonner justement, VV Brown étant un peu semblable à Amy Winehouse ou encore Duffy, et également une artiste à part. Pour une fois, ce n’est pas l’U.K. qui a eu du flair, mais bel et bien les Français (alors que d’habitude, c’est le contraire).
Rien qu’à l’écoute du désormais célèbre Shark in the Water, on sent qu’il y a énormément de potentiel en cette jeune Anglaise, nouvelle diva de la black music. Un hit rétro en puissance, légèrement teinté de R’N’B, qui fait depuis quelque temps un malheur sur les ondes. Le titre est d’ailleurs tellement efficace que personnellement, je le voyais même cartonner outre-Atlantique, en s’offrant même le luxe d’être numéro un. Mais encore une fois, le monde n’a rien compris, laissant ainsi filer une future grande artiste entre ses doigts.
Travelling like the Light démarre avec l’explosif Quick Fix, une chanson rock’n’roll et très sixties. Avec un tel titre d’ouverture, on pourrait penser que le reste de l’album est dans cette même veine : énervée et brute. C’est pourtant des compositions plutôt orientées vers la pop et le R’N’B, toujours dans l’esprit des années yéyés, que VV Brown nous propose. Bon, ils ne sont pas tous parfaits, c’est sûr, mais lorsqu’on les écoute, ils ont tous ce petit truc qui nous rend immédiatement accros, et duquel on ne peut décrocher une fois qu’on y a goûté.
Parmi les autres tubes potentiels de l’album, moins efficaces que Shark in the Water, mais pas pour autant inférieurs en termes de qualité, on trouve LEAVE! (que je connaissais déjà à ma grande surprise, la chanson ayant servi de bande originale aux pubs de SFR), Crying Blood et L.O.V.E., qui me donnent d’ailleurs toutes deux envie de danser violemment le swing. Il y a également le sympathique Bottles, le très beau I Love You (ça fait du bien un peu de douceur dans cet univers presque « violent »), Everybody (c’est peut-être la chanson la plus délirante de l’album, tant la mélodie et la voix de VV transpirent la joie de vivre) et Crazy Amazing (ce titre, c’est un peu « après la tempête, le calme », tant il est vraiment reposant).
Et puis, il y a les restes. Des restes pas forcément bons à l’oreille, même après des dizaines d’écoutes pour tenter d’y adhérer un minimum. Si Game Over est tout juste passable (mais pas à la hauteur de Shark in the Water, les deux titres se ressemblant un peu), Back in Time ne convainc pas vraiment avec son air clairement inspiré de Winehouse (Tears Dry on Their Own), et Travelling like the Light (le titre) est vide, et pas aussi émouvante que I Love You.
VV Brown nous livre donc un premier album assez convaincant dans l’ensemble, avec les qualités et les défauts qu’un premier album peut nous fournir. Gageons que désormais, grâce à son succès fulgurant chez nous qui grandit de plus en plus, la diva fera beaucoup de bruit. Ce que pour ma part, j’espère énormément !