Encore un groupe qui risque sûrement de passer à la trappe, après des années de bons et loyaux services. La raison principale est l’éviction (injustifiée) de Keisha, soit le dernier membre originel des Sugababes. Désormais, les Sugababes ne sont plus, et ce sont donc trois chanteuses qui continuent d’officier sous ce nom. Cependant, est-ce une autre raison de condamner d’avance Sweet 7, le septième album du girlsband ? À vrai dire, pas vraiment, tant certains titres s’avèrent être efficaces. Ces derniers sont pourtant loin de démontrer le bon savoir-faire d’Heidi et de ses copines.
Sweet 7 est censé être l’album de la renommée américaine. Sauf que l’opus en question n’a rien d’américain justement, malgré ses veines tentatives de ressembler à ce qui s’est fait de mieux cette année de l’autre côté de l’Atlantique. Les fans des Babes seront donc forcément outrés par cette baisse de régime. Les autres ne le seront peut-être pas, vu que pour eux, les Babes se résument à Push the Button, Freak Like Me ou encore Hole in the Head. Personnellement, je fais partie de la seconde catégorie, et Sweet 7 est le premier album que j’écoute et réécoute sans véritablement m’en lasser. Même si je sais que de toute façon, ça sera le cas tôt ou tard. Moi, difficile ? NON !
L’album démarre avec les trois singles extraits. La maison de disques a eu beaucoup de flair, en sortant tout d’abord Get Sexy. La chanson fait penser au beat employé par Flo Rida pour son hit Low. De ce fait, on se surprend à bouger dessus, et à trouver ça vraiment efficace et sexy. Une des perles de l’album.
Ensuite, il y a Wear my Kiss. Le début rappelle beaucoup The Wait is Over de Rihanna, à cause de l’intro à la guitare. Mais au final, les deux chansons n’ont strictement rien à voir, Wear my Kiss étant un peu dans la continuité de Get Sexy. Encore une fois, c’est prenant, addictif, et ça pourrait bien faire du bruit à l’avenir.
About a Girl, quant à elle, fait tout retomber comme un soufflet. Déjà, on sent que RedOne n’a plus vraiment d’inspiration depuis Lady Gaga, avec le « RedOne ! Sugababes ! ». Ensuite, la chanson se veut plus être une hymne kitch venant tout droit des années 90, et rien d’autre. Un mélange bien mauvais de Just Dance, Take if Off de Ke$ha et de Hole in the Head du groupe. About a Girl suffit donc à justifier ce que je disais plus haut, à savoir que Sweet 7 se veut être un best of de la pop ricaine de 2009 à lui tout seul, sans en avoir la carrure justement.
About a Girl est également le premier titre d’une série de titres tout autant désolants. Je pense en particulier à Wait for You, une sorte de titre eurodance juste bon à passer dans les clubs, et qui pourrait faire croire au plus inculte que les Sugababes ne sont que de simples amatrices faisant leurs premiers pas sur scène. Si ça avait été vraiment le cas, la pilule serait passée. Mais on sait les Sugababes capables de beaucoup mieux, alors on ne les félicite pas sur ce coup-là.
Autre imitation ratée d’un autre carton d’outre-Atlantique : Miss Everything, pâle copie de l’excellent Good Girls Go Bad des Cobra Starship. Ici, le groupe en question est remplacé par Sean Kingston (on jurerait pourtant que c’est Will.I.Am, sans doute à cause du vocodeur), tandis que Leighton Meester devient Heidi, Jade et Amelle. Tout ça pour un résultat très moyen, limite insupportable à l’oreille.
Pour finir cette série de ratages complets, No More You est une belle perle dans le genre. Une ballade à la Take a Bow de Rihanna, sans le charme cette fois. Et déjà que l’original n’était pas franchement réussie, la « reprise » est dégoulinante de clichés, si bien que ça devient insupportable de l’entendre à force.
Mais heureusement, Sweet 7, ce sont aussi d’autres titres sympas et dansants, à l’image (ou presque) de Get Sexy et de Wear my Kiss. Je pense notamment à Thank You for the Heartbreak (un Hole in the Head numéro deux, qui n’égale jamais vraiment ce dernier en fin de compte), She’s a Mess (c’est l’un des rares titres de l’album à pouvoir prétendre avoir du succès aux États-Unis [d’ailleurs, ça a des airs de Damaged des Danity Kane]) et Give it to Me Now (qui se détache grâce à son style légèrement rétro).
Après, il reste les « bouche-trous », qui sont : Crash and Burn, Sweet and Amazing et Little Miss Perfect. Soit trois ballades pas franchement désagréables à écouter, mais pas non plus transcendantes.
Pour résumer, Sweet 7, c’est l’album type de l’artiste ou du groupe non américain qui tient absolument à percer aux U.S.A., quitte à faire du réchauffé vite fait et mal fait. Un peu à l’image de la tentative de BoA d’avoir du succès en dehors de son Japon natal. De toute manière, Sugababes, ce n’est plus du tout ce que c’était, et ce depuis le départ de Mutya. Depuis ce (tragique) événement, le groupe ne cesse de s’enfoncer dans la médiocrité, et Sweet 7 semble être leur arrêt de mort officiel. Et pour tout vous dire, c’est tellement médiocre que je suis vraiment incapable de distinguer les voix de Jade, d’Heidi et d’Amelle, contrairement à l’époque où Mutya et Keisha étaient encore de la partie.
Sweet 7, un nouvel essai vraiment indigne de ses interprètes.