On attendait Shayne Ward au tournant depuis la bonne surprise que fut Breathless. On avait de l’espoir avec les nouvelles photos du chanteur parues sur la toile, le mettant en scène torse nu et avec une barbe de plusieurs jours. Mais comme dit ce célèbre dicton : « On ne change pas une recette gagnante. »
Retour en arrière. En 2006, le (beau) jeune homme sort son premier album éponyme, soit un ensemble indigeste et soporifique de ballades visant à mouiller les culottes des jeunes pucelles britanniques. Un an plus tard, il sort Breathless, et élargit de ce fait son noyau de fans, passant ainsi de « simple chanteur pour midinettes » à « future grande star R’N’B ». On s’attendait donc à un troisième opus dans la continuité du précédent, où l’interprète repousserait encore plus ses limites. Mais c’était parler pour ne rien dire…
Là où il avait réussi à gagner de la crédibilité avec son deuxième album (où il mélangeait sans mal les ballades sirupeuses, mais bandantes [Breathless, Melt the Snow, Tell Him], et les up-tempos vraiment pêchus [No U Hang Up, U Got Me So, You Make Me Wish]), il régresse complètement avec Obsession. C’est-à-dire que pendant moins de quarante minutes, on attend désespérément la chanson qui nous fera vibrer, et ainsi nous faire sortir de notre torpeur.
Déjà, il n’y a que dix titres, c’est vraiment très peu, et bien en dessous de ce que Shayne peut nous proposer d’habitude. Ensuite, il n’y a pas vraiment de titre qui se démarque du reste, si ce n’est Must Be a Reason Why… et Someone like You. Enfin, à l’écoute de cet album, on se rend vraiment compte que Shayne Ward, sans sa voix et son physique de dieu, a le charisme d’une huitre. Et on réalise également qu’il n’est qu’un toy boy parmi tant d’autres (il n’y a qu’à voir le ratage qu’est le clip de Gotta Be Somebody).
Bon c’est sûr, quatre ans après ses débuts, Shayne réussit toujours cet exploit de nous faire vibrer lorsqu’il monte vers les aigus. Mais ça s’arrête là. Avant, il avait raison pour nous troubler à ce point. Maintenant, on a l’impression d’avoir affaire à un simple robot qu’on paie juste pour qu’il chante ce qu’on lui demande. Au placard donc Foolish, Crash, Obsession, et j’en passe !
Il ne reste donc que Must Be a Reason Why… et Someone like You. Pour les deux titres, on a la surprise d’entendre deux samples de deux célèbres titres, à savoir « King of my Castle » de Wandue Project pour la première, et « Two Princes » des Spin Doctors pour la seconde. Les deux titres en question sont ici améliorés, et ma préférence va personnellement à Must Be a Reason Why… (que je prédis comme un des gros futurs succès de 2011, si la chanson est exploitée évidemment).
Shayne Ward effectue donc un retour en demi-teinte avec sa pâle Obsession. Et on aura beau nous faire croire qu’il est devenu un bad boy parce qu’il a désormais enlevé la chemise et qu’il est mal rasé, la sauce ne prendra toujours pas. Désolé Shayne, mais… NEXT !