Il a bien fallu trois ans et demi à Rihanna pour sortir son huitième album, ANTI. Et dieu seul sait si on l’a attendu, cet album ! Même si, entre-temps, elle nous a gratifié de trois singles inédits (FourFiveSeconds, American Oxygen et Bitch Better Have My Money), d’une apparition vocale dans un film d’animation et sa bande originale (En Route !, avec les titres Towards The Sun, As Real As You And Me et Dancing in the Dark), et de choses diverses et variées. On avait donc de quoi se mettre sous la dent, en attendant le Saint Graal !
Et puis, voilà que les choses s’accélèrent ! D’abord, la chanteuse poste une photo d’elle sur les réseaux sociaux, pour nous dire qu’ANTI est ENFIN terminé. Deux jours plus tard, elle dévoile le premier single officiel, Work. Le lendemain, c’est l’album complet qui est gratuitement téléchargeable sur la plateforme Tidal. Je me suis ainsi empressé de l’écouter, pour ainsi vous donner mon avis dessus ! C’est donc parti pour ma critique d’ANTI, titre par titre !
1/ Consideration (feat. SZA) : En écoutant Consideration, on peut dire que Rihanna sait comment démarrer ses albums ! A peine on a entendu le beat de la production durant les premières secondes qu’on sait d’emblée qu’on tient là un futur tube. C’est un genre de son auquel la chanteuse barbadienne nous a déjà habitués par le passé (You Da One, Fresh Off The Runaway), tout en y apportant une touche so 2016. Quand l’intéressée parle d’album intemporel, je suis d’accord pour Consideration. Une sortie en single n’est pas à exclure, en tout cas !
2/ James Joint : « I’d rather be smoking weed, whenever we breathe, everytime you kiss me… » Je crois qu’il n’y a que Rihanna pour chanter ça ! Bon, Miley Cyrus pourrait également le faire, mais le cannabis est l’une des définitions même de l’interprète de S&M. Ici, elle renoue avec les mélodies du genre de Get Over With, tout en y ajoutant un côté planant bienvenu. Gros bémol : ça dure juste une minute…
3/ Kiss It Better : Beaucoup le considèrent comme LE titre de ce nouvel album. Je vais vous donner mon ressenti : c’est une bonne chanson, un grower que j’apprécierai sûrement avec le temps – et c’est déjà le cas, d’ailleurs –, mais il y a mieux sur ANTI, pour moi. Disons que Kiss It Better a été construit comme un futur numéro un mondial, à l’image de Rude Boy. En outre, il a cette aura de sensualité que Rihanna manie si bien. Dans tous les cas, ce n’est pas une chanson qu’on devrait oublier de sitôt.
4/ Work (feat. Drake) : Je vous en avais déjà parlé à sa sortie. En bref, mon avis n’a pas changé, quant à ce premier single. Outre son caractère (trop) générique, je retiens surtout les « (Work, work, work, work, work, work) He said me haffi! (Work, work, work, work, work, work) He see me do mi! Dirt, dirt, dirt, dirt, dirt, dirt… » Sa manière d’ »avaler » les syllables me plait et m’envoûte, à tel point que j’en redemande encore ! Par contre, on est d’accord : ce sera loin d’être son lead le plus marquant !
5/ Desperado : Le deuxième titre que j’ai retenu immédiatement, à ma première écoute de l’opus. A la fois très urbain dans le fond et « latino » dans la forme, Desperado est ce genre de chanson qu’on n’oublie pas aussi facilement, comme pour Consideration. Là encore, on peut clairement considérer ce mid-tempo comme intemporel. La voix en background lui donne également ce côté légèrement mélancolique, un peu comme dans Loveeeeeee Song. Futur single ? Ce serait très judicieux !
6/ Woo : La mélancolie continue de planer sur ANTI, au travers de Woo. Un peu le genre de son qu’on fredonnerait quand la douleur nous envahit. Peut-être que je dis ça à cause des « Woo, woo, yeah » que le rappeur Travis Scott s’amuse à répéter à outrance, allez savoir ! On pourrait d’ailleurs croire à une démo inachevée, à cause de la mélodie à moitié structurée. Et puis, la chanson aurait pu faire office d’interlude, à la place de James Joint, tant elle tend trop à s’éterniser. Mais j’ai beau citer tous ses défauts, ce Woo m’a définitivement eu.
7/ Needed Me : Premier titre qui me « laisse de marbre ». Needed Me est à la fois froide et, pourtant, propre au style rihannien. Elle me rappellerait même l’album Talk That Talk qui, bien que plaisant à la longue, s’avère être bâclé. C’est la même chose ici, en gros. J’ajouterai que la voix en fond me rappelle le titre Iconic de Madonna, pour la détresse clamée à tout-va. En d’autres mots, c’est une chanson assez terne.
8/ Yeah, I Said It : Deuxième interlude de ANTI, et on dirait bien qu’elle s’est donnée à fond dessus ! Sur Yeah, I Said It, elle nous rappelle qu’elle est aussi une femme romantique très coquine, la touche électro apportant un plus très intéressant. Sans quoi la chanson serait juste « ordinaire ». A mon avis, on s’amusera beaucoup à la chanter, après les ébats amoureux hauts en couleurs. Et on l’écoutera encore d’ici quelques années.
9/ Same Ol’ Mistakes : Troisième titre qui m’a de suite marqué et, surtout, gros gros coup de cœur de cet album ! Same Ol’ Mistakes, c’est le moment girly musical de Rihanna sur ANTI. Et on sait qu’il lui en faut un sur chaque opus. A mi-chemin entre Good Girl Gone Bad et Get Over With (encore lui, oui), on a envie de mettre en mode repeat, tant le tout est enivrant. Tout ça pour dire que ça fait plaisir de voir Rihanna sortir un peu de ses sentiers battus.
10/ Never Ending : Deuxième titre, après Needed Me, qui ne me fait ni chaud ni froid. D’accord, le côté « acoustique » avec la guitare sèche est sympathique, mais sans plus. Et là encore, j’en aurais fait un interlude. La chanson qu’on zappe automatiquement à chaque écoute.
11/ Love on the Brain : 2016 serait-elle l’année du renouveau pour Rihanna ? C’est ce qu’on pourrait penser, quand on entend Love on the Brain, que ce soit pour la première fois ou bien après plusieurs écoutes. En gros, vous prenez les ballades old-school façon 90’s (genre Make It Look Good de Mariah Carey), vous y mettez la voix de Riri et vous obtenez cette sublime chanson, qui vous donnera envie de danser avec votre amoureux(se) sous la belle étoile. Je vous le dis : ça lui va tellement bien ce côté girly/vulnérable.
12/ Higher : Alors, je valide à 100% la mélodie, mais je ne valide en aucun cas la voix. Ok, elle essaie d’imiter Whitney, Mariah, voire Alicia, et c’est tout à son honneur. Mais non, Rihanna qui gueule comme ce n’est pas permis, ce n’est juste pas possible. Elle n’a juste pas la voix pour ça. Elle aurait pris des cours de chant, ok. Mais là non, je ne valide tout simplement pas. Heureusement que c’est un interlude ! Bref, au suivant !
13/ Close to You : Je crois qu’on vient de trouver là le digne successeur de The Last Song ! Sans la guitare électrique et la voix énervée, je vous l’accorde. Sans être transcendante, c’est une belle ballade emprunte d’émotions, grâce à la voix posée de Rihanna et au piano mélodieux. A ranger à côté de The Great Escape de sa collègue P!nk.
14/ Goodnight Gotham : Bon dieu, pourquoi les interludes sont parmi les meilleurs moments d’ANTI, DITES-LE-MOI ! Je ne sais pas si c’est le fait que ça s’appelle Goodnight Gotham, mais ça fait très « ambiance Batman », voire très « apocalyptique », à cause du tout très déstructuré. Un moment à la fois sensuel, sombre et divaesque.
15/ Pose : Ah, qu’est-ce que j’aime quand Rihanna prend sa voix à la fois biatchy et fierce ! Comme sur Red Lipstick, en gros. Encore une fois, c’est déstructuré à fond, même si la voix garde ce côté « soutenu » tout du long. Hélas, c’est trop court pour qu’on en profite vraiment !…
16/ Sex With Me : « Sex with me, so amazing… » En finissant l’album avec ce titre, Rihanna nous donne le ton ! C’est langoureux, sensuel, planant, divaesque… Bref, tout ce qu’il faut pour aimer ce Sex With Me à la fois délicieux et reposant. Même si c’est un titre classique dans le répertoire de la chanteuse. Une chanson qui clôture bien l’album.
En conclusion, que retenir de ce nouveau disque ? Déjà que, comme dans ses précédents opus, Rihanna réussit à y incorporer un nouvel univers musical, toujours avec sa touche personnelle. Ensuite, cet ANTI recèle de tubes qui sont bien intemporels, comme elle nous l’avait promis. Alors qu’il y a d’autres titres qu’on oubliera sitôt écoutés. En outre, la plupart des titres sont trop courts, un gros point noir pour cet album. Enfin, au départ, j’aurais rangé cet album à côté de Talk That Talk, pour son côté un peu « fourre-tout » et son côté également un peu « bâclé », mais maintenant, je le placerai derrière Unapologetic, Loud et Rated R, et devant ledit Talk That Talk, parce que c’est un disque travaillé et cohérent du début à la fin.
Au final, on ne se retrouve peut-être pas avec le meilleur album de Rihanna à ce jour, mais l’attente (interminable) en valait la peine.