Dans la catégorie « l’album qu’on n’attendait absolument pas », il y a Bretonne de Nolwenn Leroy. Vu le nom, on pourrait penser à un album encore plus personnel que Le Cheshire Cat et Moi, mais pas du tout. En effet, il s’agit d’un album qui est intégralement composé de reprises de célèbres morceaux, qui ont vu le jour en Bretagne, ou qui en sont tout simplement inspirés, de Tri martolod à La jument de Michao (rendus populaires, auprès des jeunes, par le trio Manau), en passant par Le bagdad de Lann-Bihoué et Greensleeves. Et même si on pourrait penser qu’il y a des inédits, à la vue des titres en français, ce n’est pourtant pas le cas (mis à part Je ne serai jamais ta Parisienne). Un bien pour un mal ?
Eh bien, j’ai envie de dire que non ! Honnêtement, quand on écoute cet album, on est immédiatement transporté, et la joie de vivre se met à couler dans nos veines. On a envie de danser au son de ces morceaux entraînants, et de se reposer lorsque vient le tour des titres plus « mélancoliques ». Et ce, peu importe pourquoi Nolwenn a décidé de se lancer dans un tel projet. Elle-même affirme qu’elle voulait faire ça depuis des années. Mais on peut également penser qu’elle l’a fait, dans le principal but de reconquérir le public, qui l’avait boudé lors de la sortie de son troisième opus. Mais encore une fois, ça nous importe peu. Avec Bretonne, l’ex-gagnante de la Star Academy (dont on est très loin, à présent) apporte un vent de fraîcheur à la variété française.
On démarre avec Tri martolod (ou La Tribu de Dana, pour ceux à qui ça ne dirait rien), célèbre hymne que ma génération a chanté durant sa jeunesse (dans sa version française). Même si j’ai toujours du mal avec cette chanson, elle passe beaucoup mieux en breton, avec la belle voix de Nolwenn. Et si je vous dis « J’entends le loup, le renard et la belette, j’entends le loup et le renard chanter », ça vous dit également quelque chose ? Eh bien, là encore, même si on se souvient de la version de Manau, celle-là est bien meilleure (et pour tout vous dire, c’est l’une de mes préférées de l’album).
Pour parler des autres titres qui ont retenu mon attention, il y a : Mna na H-Eireann (un magnifique morceau, qui rappelle à la fois la chanteuse Enya et le titre Vanities de Charlotte Gainsbourg), Brest (j’adore le refrain, qui est un joli clin d’œil à la célèbre réplique du Capitaine Haddock, et ça pourrait d’ailleurs faire un très bon single), Je ne serai jamais ta parisienne (belle composition inédite de Miossec, dont le folk va à ravir à Leroy), Le bagdad de Lann-Bihoué et Dans les prisons de Nantes (mes deux autres favorites, après La jument de Michao, tant elles sont entraînantes). Bien sûr, les autres titres sont également très bons et indissociables de cette ligne musicale, qui est conduite avec brio par Nolwenn.
Vraiment, Bretonne est une belle surprise dans le rayon français. Le pari était si insensé, qu’on ne s’attendait vraiment pas à ce que le résultat soit aussi bon. Et le public est conquis, alors que demander de plus ?