En ce moment, y a comme un air des années 90 qui souffle sur la planète en cette fin 2009. D’abord avec Whitney Houston, qui a fait un retour inespéré et surtout très honorable. Maintenant avec Mariah Carey, ce qui est plutôt surprenant, vu la catastrophe commerciale qu’était E=MC2, et aussi parce qu’on ne s’attendait pas à ce que la Meuriah revienne un jour à ses anciens amours : les ballades ! Bon évidemment, fin des années 2000 oblige, c’est du R’N’B couplé avec du hip/hop qu’elle nous propose (comme d’hab’ quoi !), mais lorsqu’on écoute Memoirs of an Imperfect Angel d’une seule traite, il y a un petit quelque chose qui s’en dégage. Et pour tout vous avouer : je n’avais pas ressenti ça depuis Charmbracelet, voire même Glitter.
Pourtant, c’était plutôt mal parti avec le premier extrait, Obsessed. Non pas que ce dernier soit merdique (bien au contraire !), mais rien que l’idée de Meuriah refaisant le coup de l’émancipation, puissance trois cette fois, me nouait l’estomac. Dieu merci : ce n’est pas le cas !
Pour en revenir à Obsessed, je trouve ce titre très bon, si bien que je l’écoute encore aujourd’hui sans m’en lasser. Tout me plait dans cette chanson : son refrain, ses « Uh-uh-uh-uh » vocodés et son clip, où l’on peut voir une Mariah déguisée en rappeur se faire renverser violemment par un bus.
Pour en revenir à Memoirs of an Imperfect Angel, ce que je redoutais tant s’est finalement dissipé après le leakage des extraits sur internet. Et que dire lorsque ce fut l’album entier qui a débarqué, si ce n’est que j’ai ressenti de l’enchantement (et du soulagement aussi). Et pour ceux qui étaient déçus par I Want To Know What Love Is, je les rassure de suite en disant que l’album est cent fois supérieur à la reprise des Foreigners.
Parce qu’à part les très commerciaux et mauvais (les deux adjectifs vont de pair) Standing O et Angels Cry, le reste n’est que du pur bonheur musical et un vrai délice pour nos oreilles. On commence avec Betcha Gon Know, un titre qui annonce bien la couleur de ce nouvel opus : langoureux et très divaesque. C’est donc avec beaucoup d’aisance et d’homogénéité que les autres chansons se suivent et s’enchainent. Aucun temps mort n’est donc permis pour ces mémoires, ce qui donne à l’album un univers très cohérent. Cependant, même pour ses plus mauvais albums, MC a toujours su y instaurer un univers qui était propre à chaque opus.
Parmi les bombes et les perles, on retient : Betcha Gon Know, Obsessed, Candy Bling (qui rappelle beaucoup Underneath The Stars), Ribbon, Inseparable (mon coup de cœur perso), Up Out My Face (je prédis un beau succès pour ce up-tempo) et More Than Just Friends. Il y a également le doux The Impossible et le jazzy It’s a Wrap, tous deux également très bons.
Memoirs… vaut aussi le coup pour ses quelques interludes : Up Out My Face, qui fait penser à un cirque en pleine ébullition ; The Impossible, classieux et très reposant ; le magnifique et troublant Angel (qui fait penser à Vulnerability de l’album Rainbow), avec cette voix de dauphin qui me donne toujours autant de frissons ; Languishing, qui ramène dix ans en arrière, avec (encore) l’album Rainbow et son interlude du même nom. Comme quoi, le concept de l’album avec les interludes, ça marche (coucou Janet !).
Un seul reproche que je pourrais faire : cette manie qu’ont beaucoup de titres à se ressembler. Je pense surtout à H.A.T.E.U., Inseparable, Standing O et The Impossible, qui reprennent tous le même tempo, qui vient lui-même du titre Discipline de Janet Jackson. Alors simple coïncidence, ou pur plagiat ? Enfin, les remixes ne servent à rien et cassent l’ambiance langoureuse et reposante du disque.
En résumé, Memoirs of an Imperfect Angel signe LE vrai retour de la diva, avec des chansons à la hauteur de son talent. Dommage que la critique et le public ne suivent pas par contre…