Dix ans après tout le monde, je vous parle ENFIN du sixième album studio de Lady Gaga, Chromatica. Un album qui s’est fait beaucoup attendre, d’abord parce que la bande originale de A Star Is Born était un succès monstre (il fallait donc en profiter un maximum), ensuite à cause de la COVID-19. Et quand il est sorti, ça a été l’extase pour ses fans. La chanteuse fait effectivement un retour à l’électro dance de ses débuts et son public (notamment gay-friendly) est ravi, puisque Chromatic est clairement taillé pour eux. Bref, c’est un disque qui aligne les tubes et qui est fait pour cartonner.
En ce qui me concerne, j’ai écouté l’album en boucle la semaine de sa sortie. Je le ressors de temps à autre de mon étagère, mais ça s’arrête là. En effet, bien qu’il me donne envie de danser, je le trouve finalement moins travaillé que Joanne, Born This Way ou The Fame Monster, par exemple. Et puis, ce qui ne me séduit guère chez ce nouvel opus, c’est que son interprète ne nous donne pas envie de nous y replonger régulièrement. Elle ne l’a pas défendu auprès du public, jusqu’à présent. Alors, certes, il y a le confinement et tous les artistes ont dû reporter leur plan promo, leur tournée et/ou la sortie de leur album. Mais certains ont fait l’effort de proposer des performances « à la maison » (comme Dua Lipa et Katy Perry). Bref, j’estime qu’elle aurait pu jouer le jeu. Mais bon, elle semble être désormais rentrée dans la catégorie des artistes feignasses. Et non, ce n’est pas suffisant de faire un duo avec Ariana Grande pour contenter tout le monde !
Note de l’auteur : j’en profite pour pousser un coup de gueule personnel. J’en ai franchement ras le bol de ces artistes qui prennent tout pour acquis, en estimant qu’Instagram et Spotify leur suffisent comme vitrines promos. L’époque où ils faisaient le marathon des émissions TV me manque beaucoup : il y avait une vraie volonté de leur part de faire parler d’eux pour leur musique. Enfin bon, je ne développerai pas davantage ce point ici (vu que ce n’est pas le sujet), mais j’avais besoin de l’écrire. Je rédigerai peut-être prochainement un billet sur la question.
À présent, je vais, comme toujours, vous donner mon avis titre par titre. C’est parti !
- Chromatica I/II/III : au début, je ne voyais pas l’intérêt de cette intro et de ces interludes. Je trouvais même qu’elles ne s’incluaient pas bien dans l’album (elles sont aux antipodes de son électro dance ambiante). Mais avec le recul, ils sont à la fois mystiques et mélodieux, et ils introduisent à merveille les morceaux respectifs qu’ils précèdent. Ils ont même un côté « cinématographique », voire « vidéoludique » (vu que Gaga s’est beaucoup inspirée des jeux vidéo dans la conception de Chromatica).
- Alice : premier titre, premier tube de l’album. Dès les premières notes, j’aime la manière dont Gaga exprime sa détresse : « My name isn’t Alice, but I keep looking for Wonderland! » De quoi me donner envie de me noyer dans une foule dansant furieusement au son de cette chanson transcendante, dans une discothèque.
- Stupid Love : c’est le premier single qui a officiellement lancé l’ère et, personnellement, il m’a convaincu (alors que beaucoup semblent le détester). J’aime également le clip, dont la mise en scène et la photographie kitchs sont totalement assumées (elle veut clairement nous ramener trente ans en arrière). Bon, ce n’est pas mon titre favori de cet album, mais il fait bien le taf. (Si vous voulez lire mon premier avis sur Stupid Love, c’est par ici.)
- Rain On Me (feat. Ariana Grande) : cette fois, contrairement à l’avis populaire, je ne trouve pas ce titre si ouf que ça… Pourtant, il réunit deux chanteuses que j’adore et j’étais donc en droit de m’attendre à du lourd. Le clip n’est pas exceptionnel non plus, alors que Lady Gaga est connue pour sa clipographie hyper travaillée. Le succès était inévitable avec deux têtes d’affiche comme elles, mais il n’est pas mérité selon moi. (Si vous voulez lire mon premier avis sur Rain On Me, c’est par là.)
- Free Woman : c’est typiquement le genre de son que j’attendais de la part de Stefani, tellement ça pue le tube à cent kilomètres. Comme Alice, Free Woman me donne envie de me lever pour danser jusqu’au bout de la nuit. Et j’espère également qu’il sera exploité en single, car il a clairement le potentiel pour.
- Fun Tonight : pour ma part, je trouve cette chanson en deçà de Alice et de Free Woman. Ce n’est pas celle que je retiens en priorité ici, même si elle s’écoute bien et qu’elle s’intègre à l’ensemble sans trop de mal.
- 911 : je ne serai pas original encore une fois, mais là aussi, ça me donne envie de danser. Mais pour donner un ressenti plus poussé, je dirais que ça me rappelle un peu Michael Jackson, car ce titre a un côté légèrement urbain (il aurait pu interpréter ce genre de titre, sans l’autotune et avec une production moins Eurodance).
- Plastic Doll : je rangerais cette chanson à côté de Alice, car Gaga a un peu cette même détresse dans la voix, lorsqu’elle chante le refrain : « Don’t play with me, it just hurts me, I’m bouncing off the walls, No-no-no, I’m not your plastic doll ». Mais les couplets sont un peu faiblards, en revanche.
- Sour Candy (feat. BLACKPINK) : dès la première écoute, j’ai adoré ce quintette musical. Pourtant, je ne savais pas qui étaient les BLACKPINK avant que Sour Candy sorte. En tout cas, chaque chanteuse a su appréhender le style des autres, ce qui fait de cette chanson une réussite. Après, je lui reproche sa facilité trop évidente (comme le reste de l’album, vous me direz, mais cette piste est moins inspirée, à l’image de Rain On Me).
- Enigma : je retiens surtout le refrain dans cette piste, où elle chante avec puissance : « We could be lovers, even just tonight, we could be anything you want, we could be jokers, brought to the daylight, we could break all of our stigma, I-I’ll be your enigma ». Au contraire, les couplets tombent à plat.
- Replay : ici, on sent bel et bien l’influence Eurodance des années 90. Et encore une fois, c’est le refrain qui dépote tout.
- Sine From Above (feat. Elton John) : pour le coup, ce duo avec Elton John est vraiment surprenant, car je m’attendais à une ballade piano pop classique. Mais il s’agit bel et bien d’un mid-tempo électro dance, qui ne va jamais là où on l’attend (surtout à la fin, où le morceau est complètement déstructuré pour aller dans une autre direction musicale). Dommage qu’il ne soit pas plus long, car son final est justement intéressant.
- 1000 Doves : on revient à l’Eurodance facile avec 1000 Doves et qui sonne très Gaga en même temps (il n’y avait qu’elle pour chanter ça). En d’autres mots, c’est radiophonique et efficace.
- Babylon : l’édition simple de Chromatica se conclut sur Babylon et, comme tout le monde, j’ai pensé à Vogue de Madonna à ma première écoute de cette chanson. Je verrais donc bien un clip en noir et blanc, qui rend hommage à la fois au voguing et au clip culte de la Madone.
- Love Me Right : ce titre bonus est un mid-tempo plus pop (avec de légers accents R’N’B) que les treize chansons précédentes, qui m’a convaincu. Il prouve aussi que Lady Gaga sait encore faire des morceaux moins bourrins au niveau de la production.
- 1000 Doves (Demo Version) : ça a beau être le même titre, la version démo de 1000 Doves lui donne une tout autre dimension. J’irais même jusqu’à dire que c’est un morceau totalement différent. Je suis vraiment content que la chanteuse ait partagé cette version avec nous !
- Stupid Love (Vitaclub Warehouse Mix) : en temps normal, je ne vois pas l’intérêt de mettre le remix d’un titre en fin d’album. Sauf que là, je trouve ledit remix bien meilleur que la version originale ! C’est même la piste de l’album que je mets toujours en mode repeat. C’est vous dire à quel point je l’adore !
Pour conclure, malgré son efficacité qui fait toujours effet sur moi trois mois après sa sortie, force est de constater que Chromatica est l’un des albums les moins inspirés de Lady Gaga. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises dans cet article, c’était un opus conçu pour vendre et pour être diffusé en radio (tous ses titres pourraient prétendre à être des singles). Et je pense qu’à cause ça, il ne marquera pas les esprits.
Me concernant, je préfère Joanne qui était moins facile d’accès (au premier abord, du moins), notamment car elle avait exploré d’autres sonorités comme la country music. Alors qu’en écoutant Chromatica, on sait que c’est Gaga qui chante, certes, mais son impersonnalité ressort beaucoup (alors que la principale intéressée clame haut et fort que c’est son opus le plus personnel… LOL !). En d’autres mots, comme je le disais au début de mon billet, je ne l’écoute plus tant que ça et à mon avis, il risque plus de prendre la poussière que de tourner en boucle dans ma chaîne Hi-fi.
Et vous, avez-vous écouté Chromatica de Lady Gaga ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires !
En bonus : je vous propose d’écouter ma sélection personnelle issue de l’album Chromatica. Bonne écoute !
Je vous propose également de découvrir l’édition livret-disque en photos, que je trouve très belle et soignée !