Trois ans après le semi-échec commercial de son album Witness (qui est incompris, selon moi), Katy Perry revient à ses sources avec Smile, son cinquième album studio censé l’aider à reconquérir le grand public. Bon, vu ses ventes actuelles, il ne redorera clairement pas son blason. Et même s’il est synonyme d’une certaine régression artistique à mes yeux, il n’a pas à rougir dans sa discographie.
Avant de passer à mon avis sur l’album, piste par piste, j’aimerais vous reparler du dossier que j’avais rédigé sur les chansons de Katy Perry sorties l’année dernière. En effet, j’y donnais mon avis positif sur les cinq singles commercialisés (365, Con Calma, Never Really Over, Small Talk et Harleys in Hawaii). J’y écrivais notamment que j’aimais la nouvelle direction artistique (musicale + visuelle) que la chanteuse prenait. En effet, je trouvais que l’ambiance hippie/60’s s’accordait à merveille avec ses nouveaux morceaux et que l’esthétique était toujours là (notamment dans le clip de Small Talk). Dans le même temps, je regrettais que ces titres ne fassent pas partie d’un nouvel album. Et vu le succès de Never Really Over, la preuve que le grand public aime toujours Katy Perry était là.
Mais quand j’ai vu le clip de Smile, ainsi que le visuel de l’album axée sur la thématique du cirque, je me suis demandé (comme beaucoup, je pense) s’il y avait une véritable cohérence dans cette nouvelle ère. D’un autre côté, je trouve la pochette est lourde de sens : on voit Katy grimée en clown triste, une manière de nous dire qu’elle est « condamnée » à faire le pitre pour avoir du succès. Et qu’autrement dit, Smile (l’album) est plus sombre qu’il n’y paraît sous ses airs de disque dansant.
Pour savoir si Smile est un album vraiment sombre, découvrons ensemble mon avis sur chacune des chansons qui le composent. Je précise que je ne vous parlerai pas de la version acoustique et du remix de Daisies, que je trouve dispensables pour ma part. On y va !
- Never Really Over : ce titre d’ouverture est toujours aussi efficace. Zedd a fait du bon travail en termes de production et, même si j’avais beaucoup de mal avec Never Really Over au début, le DJ a su cerner l’univers de la popstar. Le succès de cette chanson était donc clairement mérité.
- Cry About It Later : c’est l’une des pistes que j’aime le moins sur ce disque, bien qu’à la longue, j’aie fini par l’apprécier. Elle traduit bien l’esprit que Katy Perry veut insuffler à ce cinquième album : de la légèreté et de l’optimisme.
- Teary Eyes : j’ai adoré ce troisième titre dès ma première écoute, car elle me rappelle beaucoup l’opus Witness. Elle me fait également penser au tube manqué Walking on Air de Prism. Ce style électro/pop va tellement à la chanteuse, selon moi. J’aimerais qu’elle se dirige là-dedans à l’avenir.
- Daisies : c’est le lead officiel de l’album Smile et pour être franc, je n’étais pas du tout convaincu au départ (lire mon avis ici). Puis, du jour au lendemain, j’ai fini par adorer ce mid-tempo, notamment pour ses paroles qui font écho à ma vie. La chanteuse nous a clairement offert là une chanson très inspirante.
- Resilient : c’est une autre de mes chansons favorites de ce nouvel opus. Comme Teary Eyes, elle me rappelle beaucoup Witness et là encore, les paroles sont vraiment puissantes. De plus, elle résume bien le parcours de Katy, tout en expliquant comme elle a su se relever après ses échecs.
- Not the End of the World : à l’image de Cry About It Later, c’est un morceau que j’ai su apprécier au fil de mes écoutes. Ce qui me le fait principalement aimer, c’est que Katy sample ici le célèbre hit Na Na Hey Hey Kiss Him Goodbye de Paul Leker. Ça rend ainsi ce titre entraînant. En revanche, même si sa construction ressemble à celles de Dark Horse et de Black Widow (de Iggy Azalea et Rita Ora), je trouve Not the End of the World moins efficace que ces dernières.
- Smile : comme je le disais plus haut dans cet article, j’étais vraiment dubitatif à l’écoute de Smile. Au final, c’est une chanson qui passe bien, mais qui ressemble à d’autres morceaux de sa carrière.
- Champagne Problems : cette huitième piste est entraînante et dansante, du pur Katy Perry en somme. De plus, elle a des paroles plus optimistes que les autres, dans le sens la chanteuse y dit qu’il faut tout relativiser dans la vie. De quoi de nous faire relativiser à notre tour !
- Tucked : voici encore une chanson que j’adore sur ce cinquième album, que je trouve très catchy. Et si vous ne l’avez pas encore vu, je vous conseille vivement de regarder le clip qui est à la fois drôle, osé et inattendu !
- Harleys in Hawaii : même s’il est sorti il y a un an, ce mid-tempo m’emporte toujours avec lui où qu’il aille. Il me rappelle d’ailleurs Teenage Dream dans l’esprit, puisque Katy y évoque l’insouciance des romances estivales. Je suis donc bien content qu’elle ait inclus Harleys in Hawaii dans Smile.
- Only Love : encore une autre chanson entraînante signée Katy Perry. Je la trouve moins efficace que Tucked, mais elle a quand même son petit truc à elle.
- What Makes a Woman : l’édition simple de l’album s’achève sur ce joli titre, où la chanteuse définit, à sa manière, ce qu’est une femme. Elle y évoque même, avec ironie, que sa coupe de cheveux de l’ère Witness a massacré (au sens propre) sa popularité. Seul bémol : deux minutes, c’est trop court !
- Small Talk : c’est le premier titre bonus de l’édition Deluxe. Si j’étais content de retrouver cette chanson sur l’album au départ, je dois avouer qu’elle m’a lassé avec le temps. En d’autres mots, elle s’insère mal dans l’univers instauré par Smile. Ou alors, il aurait fallu l’inclure parmi les autres titres (après Teary Eyes, par exemple, vu que les paroles rejoignent un peu celles des trois premières pistes).
- Never Worn White : j’ai le même ressenti que pour Small Talk : c’est un morceau que j’ai bien aimé à sa sortie, mais qui me plaît moins lorsque j’écoute cet album. Là encore, il aurait fallu l’insérer entre Only Love et What Makes a Woman, puisqu’elle parle ici de son mariage et que dans la suivante, elle parle à sa fille Daisy (qui n’était pas encore née).
En gros, Smile est un album que je qualifierais de frais, mais aussi d’inégal et passe-partout. D’un côté, ce nouveau disque contient de nouveaux tubes imparables, comme Teary Eyes et Tucked, ainsi que les singles déjà connus Never Really Over et Harleys in Hawaii. De l’autre, ce n’est pas un disque révolutionnaire dans son genre. Smile est exactement ce qu’on attend de Katy Perry, ni plus ni moins. Et en même temps, il y a beaucoup moins de gros hits efficaces comme dans Teenage Dream et dans Prism (Peacock, Walking on Air et International Smile, pour ne citer que ceux-là).
Cependant, j’ai lu dans un thread sur Twitter (ndlr : il est en espagnol, par contre) que l’album était divisé en quatre parties — chaque partie aborde une thématique précise — et qu’il fallait donc l’écouter tel quel. Personnellement, ça m’a aidé à le percevoir différemment et à mieux comprendre aussi le cheminement de Katy Perry pour créer ce cinquième album. C’est d’ailleurs pour ça qu’il aurait fallu inclure Small Talk et Never Worn White plus tôt dans l’album. Car là, ces deux chansons bonus font vraiment tache.
Pour conclure, je dirais que Smile est, à mes yeux, l’opus le moins bon de Katy Perry à ce jour. Je le trouve également moins bon que d’autres albums sortis cette année, comme celui de Dua Lipa ou celui de Selena Gomez. Mais je pense l’écouter de temps à autre, comme Chromatica de Lady Gaga.
Et vous, qu’avez-vous pensé de Smile de Katy Perry ? N’hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires !
Sur ce, je vous propose ma petite sélection musicale personnelle de l’album. Bonne écoute !
Voici également quelques photos de l’édition Deluxe, que je trouve soignée pour ma part.