If You Had My Love, Waiting for Tonight, Let’s Get Loud, Love Don’t Cost a Thing, Ain’t It Funny, I’m Real, I’m Gonna Be Alright, Jenny from the Block, Get Right… Que de succès pour Jennifer Lopez en sept ans de carrière (avant qu’elle ne plonge dans les abysses infernaux du flop) ! On croyait ne plus jamais la revoir, après maintes tentatives pour revenir au sommet, en vain. On avait même parié sur un énième flop, en ce qui concerne son nouveau single, On the Floor. Et pourtant, en 2011, elle est toujours là, plus belle et plus forte que jamais. Non, vous ne rêvez pas : J-Lo a bel et bien sorti un nouvel album, le premier depuis quatre ans.
Ce qui est assez drôle, en ce qui me concerne, c’est que si j’ai toujours écouté en boucle ses singles (Waiting for Tonight tourne d’ailleurs encore souvent dans mon baladeur), j’ai toujours détesté ses albums, qui étaient pour moi synonymes de remplissage. Mais voilà, en écoutant tour à tour On the Floor, I’m Into You (en featuring avec Lil’ Wayne) et Papi, sans oublier (What is) LOVE? (qui n’est autre que le générique du film Plan B), j’avais beaucoup d’espoir. Et après une première écoute, qui m’avait laissé une impression assez négative, force est de constater que la bomba latina pourrait très bien signer un des comebacks musicaux les plus lucratifs de 2011 !
Alors oui, tout sonne cheap du début à la fin. Oui, ça ne révolutionne rien. Mais ce LOVE? est diablement efficace et, si certains auraient espéré un son plus urbain, je m’en contenterais très bien, pour ma part. Certains accusent également Jennifer de ne pas prendre assez de risque pour son retour, mais il faut noter que, après tout, la chanteuse n’a jamais prétendu à vouloir faire de la musique expérimentale, et ce, depuis ses débuts. Après, il est vrai qu’un Love Don’t Cost a Thing était à l’époque plus travaillé qu’un On the Floor à l’heure actuelle.
Des tubes, l’album en regorge. Une fois que les premières notes de La Lambada retentissent, on se sent emporté dans une spirale pop infernale infini, dont on ne pourra et ne voudra pas en sortir. Car LOVE?, c’est un peu comme le pot de Nutella qu’on ouvre et qu’on ne veut pas refermer, tant ce qui se trouve à l’intérieur est bon. Et une fois qu’on a goûté à Good Hit, Invading My Mind, Starting Over et à Hypnotico (pour ne citer que les meilleurs titres), on en redemande encore.
Les titres produits par RedOne sont aucun doute les plus réussis. Prenez, par exemple, On the Floor (un exemple qui revient décidément souvent dans cette critique) : la chanson a déjà beau avoir l’air datée (puisqu’elle sample quand même un vieux titre des années 80), elle crie pourtant haut et bien fort « radio » et « club » dans ses « Lalalalala » et son « Dance the night away, live your life staying on the floor… » À peine sorti, le titre est déjà une hymne pour beaucoup de personnes et gageons que, cet été, on l’entendra encore et encore à la plage et en boîte de nuit. Et on ressent la même chose en écoutant Papi (le deuxième gros hit de l’album), Invading My Mind (dont le début ressemble beaucoup à Club Banger Nation de Nicole Scherzinger, preuve que RedOne ne sait pas vraiment se renouveler) et Charge Me Up (qui fait énormément penser à Judas de Lady Gaga). À noter que cette dernière a participé à l’élaboration d’Invading My Mind. Dans le même registre, on peut compter sur Hypnotico (produit par Jimmy Joker) pour nous faire danser jusqu’au bout de la nuit.
Le reste de l’album s’avère être plus urbain, mais sans l’être trop non plus (comme ont pu l’être This is me… then et Rebirth). De ce côté-là, on peut ainsi compter sur I’m Into You (sorte de What’s My Name, en plus doux), Run the World (produit par Trick Stewart, qui a d’ailleurs repris des bribes de One Time de Justin Bieber pour les inclure sur ce nouveau titre), One Love (ce n’est pas mauvais, mais on a l’impression que cette chanson est d’une autre époque musicale, désormais révolue), Villain et Take Care (autres productions de Stewart, toutes deux du même niveau que la précédente).
Parmi les inclassables, on retrouve : Good Hit (beaucoup sont gênés par l’omniprésence d’auto-tune mais, pour moi, c’est ce qui fait la force du titre et en fait un énième tube), (What is) LOVE? (qui s’avère être finalement faiblarde face à d’autres chansons), Starting Over (une belle ballade signée Danja, déjà auteur d’autres chansons urbaines pop comme Get Naked de Britney Spears), Everybody’s Girl (planante à souhait) et Ven a Bailar (la version hispanophone de On the Floor). Reste Until It Beats No More, qui est le titre le moins bon de l’album pour moi.
LOVE? a donc toutes ses chances de se faire une place au sommet des classements, surtout avec les nombreux tubes potentiels qu’il contient. Son seul gros défaut est qu’aucun titre ne sort vraiment du lot, étant donné qu’ils n’ont rien de révolutionnaire, musicalement parlant. Mais tant qu’on peut danser, ça n’a pas d’importance.