Christina Aguilera fait partie de ces artistes qui, même si elle nous a agacés maintes et maintes fois avec sa voix gueularde, parviennent à créer l’événement à chaque nouvel album. Parce qu’elle est aujourd’hui une des rares à se réinventer sans cesse, à l’image d’une Madonna toujours aussi surprenante. Sa future reconversion dans l’électro était alléchante et la connaissant, on était en droit de s’attendre à quelque de chose de très très grand. Mais voilà, lorsqu’on écoute Bionic, on est vraiment loin du compte.
Pour résumer vite fait bien fait, Bionic est une pâle et vulgaire copie de Stripped, la qualité et la prise de risque en moins. De plus, la plupart des titres semblent tout droit sortir de vieilles sessions d’enregistrement, datant de dix ans (si ce n’est plus). Pire : ils font presque penser à ces chansons cheaps qu’on refile aux chanteuses non américaines, vraiment désireuses de faire carrière aux États-Unis. Ça aurait été une débutante, on aurait sans doute été cléments… Mais là, il s’agit quand même d’une femme qui a déjà dix ans de carrière derrière elle et donc, beaucoup de savoir-faire.
À l’écoute de Bionic, c’est comme si tout ce que Christina a fait avant n’avait jamais existé. C’est comme si Genie in a Bottle, Candyman, Can’t Hold Us Down et, Car Wash avaient été chantés par une autre personne, beaucoup plus inspirée. En écoutant ce quatrième album, je n’arrive pas à reconnaître Xtina et son empreinte (sauf dans les ballades). Certains titres sont, certes, efficaces (mais peut-être pas suffisamment assez pour prétendre à un beau parcours dans les charts), comme Desnúdate, Elastic Love, Not Myself Tonight, Woohoo ou encore Vanity. Le reste (les facilement oubliables Glam et Prima Donna, le trop kitch My Girls, l’assommant All I Need) est à jeter.
En d’autres mots, le gros problème de Bionic réside dans le fait que les chansons sentent trop le déjà vu. Comme le premier single, Not Myself Tonight, par exemple. Car même si la chanson finit par s’apprécier au fil du temps, elle n’est justement pas assez marquante. Le trip SM mis en scène dans le clip reste néanmoins assez sympa.
En ce qui concerne les titres cités ci-dessus (Desnúdate, Elastic Love – avec son refrain très enivrant – , Vanity), j’aime beaucoup leur côté à la fois biatch et divaesque. Quant aux ballades, on retient surtout le très coquin Sex for Breakfast (et son intro Morning Dessert), le très beau I Am, et les pas moins émouvants Lift Me Up et You Lost Me (même si personnellement, je les aurais plus vus figurer dans Stripped, ou même Back To Basics).
Bionic est donc l’erreur musicale de Christina Aguilera, qu’il ne fallait pas commettre. Espérons ainsi que comme ses aînées (à savoir Madonna et Mariah Carey), elle saura rebondir avec un nouvel album, de qualité cette fois. À présent, on sait qu’elle est capable du meilleur… comme du pire.