Charlotte Gainsbourg, l’actrice, ne m’a jamais vraiment intéressé. Mais Charlotte Gainsbourg, la chanteuse, suscite ma curiosité à chacun de ses albums. Ce qui me plait le plus chez elle (et qui en agace beaucoup généralement), c’est sa voix. Lorsqu’elle susurre, c’est la sensualité qui vient titiller nos oreilles, et des morceaux comme Tel que tu es ou encore 5:55 nous incitent à nous laisser aller, telle une espèce de lassitude envahissant notre corps. Et parmi toute cette avalanche de come-back tant attendus, Charlotte tire son épingle du jeu, avec un album, encore une fois, exceptionnel.
Elle avait déjà mis la barre bien haute avec son 5:55 enivrant. Alors : IRM vaut-il bien mieux que ce dernier ? D’une part, on serait bien tentés de répondre oui. De l’autre, on aurait tendance à penser que ce troisième album aurait pu être mieux sur certains points.
D’abord, IRM s’avère être un peu trop long pour ma part. On alterne ainsi entre le bon et le foncièrement moyen (voire le carrément inintéressant pour certains titres). Par exemple Time of the Assassins, sans doute la chanson la plus faible du disque. On pourrait ainsi penser que le folk ne va pas du tout à Charlotte et pourtant, elle s’en accommode assez bien dans Heaven Can Wait et Dandelion. In The End, quant à lui, est soporifique à souhait (une sorte de Tel que tu es, sans le charme cette fois).
Cependant, IRM n’est pas dépourvue de qualité, et le contraire m’aurait plutôt étonné de la part de Gainsbourg. Déjà, l’album est varié, ce qui n’était pas le cas du précédent. On remarque ainsi la prise de risques évidente dans IRM. Ensuite, on retrouve avec plaisir un style où Charlotte excelle le plus : l’électro. Quelle joie ressent-on donc à l’écoute de IRM (le titre), de Master’s Hands, de Greenwich Mean Time et de La Collectionneuse. Mais le meilleur réside surtout dans deux titres : Le Chat du Café des Artistes, qui rappelle par ailleurs le style AIR ; Voyage, soit un merveilleux voyage au pays de l’orient, avec une touche d’électro par-ci, par-là.
Dans un registre plus rock, on succombe aux très réussis Trick Pony et Looking Glass Blue. Petite mention également à la très belle ballade Vanities (les violons la rendent hors norme, je trouve).
Avec IRM, Charlotte Gainsbourg, la chanteuse, réussit encore le pari de nous séduire. Cependant, mis à part Le Chat du Café des Artistes et Voyage, il n’y a pas de titres aussi « forts » que ceux de 5:55 (The Songs That We Sing et The Operation, pour ne citer que ceux-là). De quoi nous faire oublier l’actrice de l’horrible Antichrist…