Après la vague déferlante rétro intemporelle lancée par Amy Winehouse en 2006, la Grande-Bretagne nous envoie un nouvel artiste british, du nom de Charlie Winston. Ou disons plutôt qu’une maison de disques de chez nous (à savoir Atmosphériques) a eu la bonne idée de le prendre sous son aile. Mais disons-nous le bien, — et je pense que je vais mettre en colère certains —, jamais Atmosphériques ne l’aurait fait signer chez elle si Winehouse et autre Duffy n’avaient pas cartonné. Parce qu’après tout, Winston est, entre autres, un bon moyen pour les mafieux de la musique de se faire davantage de fric, en sous-estimant ainsi la populace que nous sommes. Cependant, il faut reconnaître que ce jeunot a du talent !
La première fois qu’on entend Like a Hobo, on se demande d’où ça vient. À vrai dire, on n’est plus tellement habitué à entendre sur nos ondes Otis Redding ou Amos Lee. Car c’est bel et bien à ces derniers que la voix de Winston et son style font penser. Comme l’album Hobo d’ailleurs. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, Like a Hobo n’est pas du tout représentative de ce dernier. J’ajouterais même que ce n’est pas la meilleure chanson que le petit Charlie ait à nous proposer (en fait, on a rapidement tendance à la zapper).
En effet, Hobo s’avère être varié, avec des titres punchy, mais aussi de belles ballades qui valent le détour. Ainsi, parmi la crème de la crème, on se retrouve avec de l’énergisant (Kick the Bucket), du classieux (Tongue Tied, Like a Hobo, In Your Hands) et du déprimant (I Love Your Smile, Calling Me, Boxes, Soundtrack to Falling in Love, My Life as a Duck).
Pour ma part, j’aime tout particulièrement My Life as a Duck (un style qui lui va à merveille), Kick the Bucket (ce qu’il a fait de mieux en termes de chansons entrainantes), Tongue Tied (parce que Charlie chante sur plusieurs langues, sous fond de jazz), In Your Hands (parce que c’est LE tube radiophonique estivale insoupçonné par excellence), Boxes (qui rappelle par ailleurs Chasing Pavement de la chanteuse Adele) et Soundtrack to Falling in Love (parce qu’il s’en sort bien quand il fait des ballades).
Passer ces neuf chansons hautes en couleur, l’album s’essouffle pourtant, à commencer par un Generation Spent qui fait penser au Our Generation de notre Sliimy national (et l’un comme l’autre sont fades). On passe sur Every Step (une autre ballade qui sert tout bonnement de remplissage), pour terminer sur un prétentieux — et énervant par la même occasion — My Name (tout dans ce titre donne une impression de « M’as-tu vu ? » et d’ailleurs, ça fait encore une fois penser à Adele, avec Hometown).
Avec Hobo, Charlie Winston prouve qu’il sait tout faire, à quelques exceptions près. À l’instar de Duffy, on accroche très vite sa musique, unique et intemporelle par rapport au reste. L’album serait sorti un demi-siècle plus tôt, on n’aurait même pas remarqué la différence. Et avec un look classe comme le sien, on ne peut être que davantage conquis par ce nouvel ovni de la musique. Une bonne surprise en cette année 2009.